5 juin 2013

L'écume des jours de Boris Vian

     Pour la petite histoire, ce bouquin, j'avais commencé à le lire lorsque j'étais au collège (c'est-à-dire il y a fort longtemps !) et je n'avais pas du tout accroché; si bien qu'au bout de quelques pages j'avais fermé le livre et l'avais rendu au C.D.I... Aujourd'hui, je suis grande et une lectrice disciplinée, j'essaie donc (dans la mesure du possible...) de finir ce que je commence ! Fin de la parenthèse autobiographique-dont-tu-n'as-rien-à-faire.


Éditeur : Le Livre de Poche, Février 2013. Première parution : 1947 chez Gallimard.




     Je te l'ai déjà résumée ici pour mon avis sur le film !


     


     Le film de Michel Gondry m'a laissé un goût doux/ amer t'avais-je dit dans mon post. Je dirais même que cela tirait plus sur l'amer. Avec le roman de Boris Vian, je reste sur cette touche d'amertume mais, cette fois ,c'est tout de même la douceur qui prédomine... je crois. (Oui, je crois. Non, je ne suis pas sûre. D'habitude, je ne sais pas toi, mais moi j'ai en général un avis assez arrêté sur les bouquins. Là, je me dandine, je m'appuie sur un pieds puis sur l'autre, sans vraiment être sûre de rien...Je ne te cache pas que c'est assez perturbant !) 
Les personnages sonnent bien. (Surtout Colin ! Chloé, elle, est un peu transparente.) Le jeu de ces doubles trios (ou triples duos si tu préfères )[Colin, Chick, Nicolas et Cholé, AliseIsis] et de leurs relations est complexe et intéressant : leurs différences, leurs ressemblances, leurs complémentarités en font un groupe très fort. 
L'histoire d'amour de Colin et Chloé est charmante (oui, bon, voilà, sans plus non plus. Je deviens peut-être trop vieille pour les histoires d'amour dans ce genre ?), assez touchante, presque digne d'une tragédie grecque.
La société peinte là, avec ses relations à l'argent, au travail, à la consommation et à la mort vous fera ou hurler de rire (j'exagère peut-être un chouia) ou pleurer devant une telle vraisemblance. 
L'écriture enfin, est, par endroit, jubilatoire. C'est un bonheur de jeux de mots, de néologismes, un fouillis organisé de termes et expressions de divers niveaux de langue, une richesse de vocabulaire exceptionnelle, un enchevêtrement d'images subtilement travaillées à travers les mots... (Les annexes de cette édition te présenteront et t'expliqueront tout ça mieux que moi. C'est d'ailleurs une très bonne initiative de la part des éditeurs dans le cas où tu n'aurais pas fait d'études de lettres (eh non tout le monde n'a pas fait lettres...) et n'aurais donc pas compris tous les jeux de mots et/ou formations de néologismes du bouquin !)





*La fin : tragique mais sans la "classe" des tragédies antiques; trop durement décrite, trop grossière pour mon p'tit coeur





*Le personnage de la souris qui est juste adorable ! (tout le contraire de celle du film !)
*Le dernier chapitre que j'ai trouvé magnifique ! (mais je suis un peu cinglée à la base...)
*Le nénuphar, très jolie image poétique, métaphore de la maladie ou peut-être de tout un tas d'autres choses...
* Ce titre que l'on s'amuse ou s'attriste à déchiffrer.
* SPOILER Attention si tu ne veux pas savoir la fin, saute la phrase qui suit !
Cette phrase : "Alors, il jeta sa casquette et il marcha dans la rue, et son coeur se fit de plomb, car le lendemain, Chloé serait morte" (p.320).



     Quelques extraits pour bien finir ?



"Quelques comédons saillaient aux alentours des ailes du nez. En se voyant si laids dans le miroir grossissant, ils rentrèrent prestement sous la peau [...]" (p.21) (Ça c'est pratique !)

"Puis il fit un signe de croix car le patineur venait de s'écraser contre le mur du restaurant à l'extrémité opposée de la piste, et restait collé là, comme une méduse de papier mâché écartelée par un enfant cruel." (p. 45)

"C'était la bonne route, lisse, moirée de reflets photogéniques, avec des arbres parfaitement cylindriques des deux côtés, de l'herbe fraîche, du soleil, des vaches dans les champs, des barrières vermoulues, des haies en fleur, des pommes aux pommiers et des feuilles mortes en petits tas, avec de la neige de place en place, pour varier le paysage, des palmiers, des mimosas et des pins du Nord dans le jardin de l'hôtel et un garçon ébouriffé qui conduisait deux moutons et un chien ivre." (p. 140).

Et une petite dernière pour la route :

"Tous les livres de Partre étaient là, tous les livres publiés; les reliures luxueuses, soigneusement protégées par des étuis de cuir, les fers dorés, les tirages limités sur tue-mouches ou vergé Saintorix [...]" (p. 290)

[A venir : le nail art associé !]

Et toi, que penses-tu de L'écume des jours ?
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